3 questions à Frédéric Ragueneau, Directeur de la recherche à l'EPF

3 questions à Frédéric Ragueneau, Directeur de la recherche à l'EPF

Recherche à l’EPF : au cœur de l’innovation et de la formation des ingénieurs de demain

À l’occasion de la Journée de la recherche de l’EPF, qui se tient le 10 avril, nous avons rencontré Frédéric Ragueneau, Directeur de la recherche de l’école. Depuis plus de dix ans, la recherche s’impose comme un levier stratégique de développement pour l’EPF. Portée par une vision ambitieuse, elle irrigue l’ensemble des campus et s’intègre pleinement dans le parcours de formation des élèves ingénieurs. Pour mieux comprendre les priorités actuelles et futures de cette dynamique, il répond à nos questions.

Quelle est votre vision pour le développement de la recherche à l’EPF dans les prochaines années ?


La recherche s’est développée au sein de l’EPF depuis 2013 pour accompagner les enseignants-chercheurs recrutés dans leurs activités de recherche et innovation. Du fait des thématiques d’enseignement portées par l’école d’ingénieurs généralistes, les activités de recherche portées par les enseignants chercheurs de l’école étaient centrées autour de deux axes principaux :

  • Les matériaux

  • L’énergie

En outre, ces quinze dernières années l’école s’est fortement développée, tant d’un point de vue géographique que thématique. Ainsi plusieurs campus ont vu le jour : Troyes en 2011, Montpellier en 2012 et enfin Saint-Nazaire en 2023. Son campus le plus important et historique demeure en région parisienne (à Sceaux, puis à Cachan depuis 2022). Chacun des quatre campus, en lien avec les territoires, a développé sa propre identité en termes d’enseignement de majeures, de collaborations industrielles, et donc en conséquence d’axes scientifiques portés par les enseignants-chercheurs permanents de l’école.

Pour développer ses activités de recherche, l'EPF s'appuie sur :

Ses 6, bientôt 7 plateformes technologiques ayant un triple objectif de recherche, de liens formation-recherche et de valorisation industrielle ;

  • Énergie : plateforme ENERGY LAB

  • Fabrication additive : plateforme FabAdd Lab

  • Bâtiment basse consommation : BBC+ Lab

  • Eau : plateforme GREEN LAB

  • Structures intelligentes  : plateforme NEURO LAB

  • Santé : plateforme 3DMOTION LAB


Celle-ci se structure autour d’enjeux sociétaux multi-campus et interdisciplinaire : 

  • l’Industrie innovante et responsable

  • la santé et le vivant

  • l’énergie-environnement

Comment la recherche contribue-t-elle à l’insertion professionnelle des étudiants ? Avez-vous des exemples concrets ?

La recherche au sein de l’EPF permet à nos élèves d’avoir des enseignants chercheurs au sommet de leur discipline. Ils leur inculquent les fondamentaux disciplinaires, ainsi que les méthodes,  leur permettant d’être au plus près des innovations. Le transfert de connaissances via nos plateformes technologies est un enjeu prioritaire de notre politique de transfert de technologies.

L’EPF a, par exemple, contribué au développement d’une start-up fondée par deux anciens élèves de l’école, spécialisée dans le retraitement des eaux urbaines pour lutter contre la pollution aux microplastiques. Une thèse de doctorat est actuellement en cours, avec pour objectif le dépôt de plusieurs brevets.

Pourquoi encouragez-vous les ingénieurs à s’impliquer dans des projets de recherche durant leur cursus ?

Les opportunités sont multiples. Les formations d’ingénieurs et de docteurs sont complémentaires et développent des compétences différentes. Un ingénieur saura prendre une problématique dans son ensemble et y apporter des solutions du fait de son large éventail de compétences et une culture technologique et scientifique riche. Le docteur aura lui, creusé son sillon dans le développement de connaissances nouvelles en se basant sur un état de l’art complet de son champ disciplinaire. Il est en marche pour devenir un expert. Il aura appris à résoudre des problèmes dont les solutions ‘sur étagères’ n’existent pas.

Le docteur-ingénieur aura donc un profil alliant ces différentes ressources : ‘T shaped’ comme disent nos collègues anglo-saxons. En effet, une culture large avec une capacité de gestion de projet importante tout en alliant une expertise bien ancrée sur un domaine particulier. Cette double culture est un accélérateur de carrière. De plus, dans l’optique d’une carrière internationale, le doctorat (PhD) est aujourd’hui un sésame universel.

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