Interview de Lina BENSABAI : ingénieure intégration mécanique spécialisée en moteur militaire.
Découvrez l’univers de l’ingénierie aéronautique, grâce à Lina BENSABAI, diplômée de l’EPF en 2022. Elle nous partage son parcours riche en apprentissages et en défis. Actuellement ingénieure intégration mécanique spécialisée dans les moteurs militaires, elle évoque les étapes qui l’ont menée à ce poste, ses expériences en conception et fabrication, et les qualités nécessaires pour réussir dans ce domaine exigeant et bien plus encore.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je m'appelle Lina BENSABAI, je suis diplômée de la promotion 2022 de l'EPF, majeure aéronautique et espace, et j'ai suivi le parcours études et conceptions en dernière année. Aujourd’hui, je suis ingénieure intégration mécanique moteur militaire chez Safran Aircraft Engines.
Pourquoi avez-vous choisi l’EPF pour vos études ?
Je cherchais une école généraliste avec une dimension aéronautique et spatiale. L'EPF correspondait parfaitement à ces critères et était bien classée parmi les écoles accessibles après une classe préparatoire aux grandes écoles. C'était l'école qui m'intéressait le plus.
Pouvez-vous nous parler de vos expériences ?
Au sein de l'EPF, j'ai réalisé un stage d'élève ingénieur chez CyBe Construction, une entreprise spécialisée dans la conception de maisons en impression 3D. Bien que ce stage soit en dehors de ma majeure, il m'a permis d'apprendre énormément sur le calcul des structures. Ensuite, j'ai terminé mon cursus avec un stage de fin d'études chez Safran Aircraft Engines. Ce stage portait sur les avant-projets de conception mécanique, dans les phases amont des projets. Aujourd'hui, je suis en bureau d'études conception, ce qui me permet de travailler sur des aspects plus concrets en vue de la fabrication, principalement dans la conception de moteurs d'avions militaires.
Avez-vous préféré votre expérience en avant-post ou celle en bureau d’études ?
Les deux sont assez différents. Aux avant-projets, il y a une liberté plus importante, alors qu'en bureau d'études, on est vite limité par les contraintes de fabrication et de coût. Si je devais choisir, je dirais que je préfère les avant-projets pour la liberté qu'ils offrent. Cependant, ce qui me plaît dans mon poste actuel, c'est la responsabilité que j'ai sur un ensemble de pièces, que je vois se concrétiser et se fabriquer. Cela apporte une grande satisfaction.
À quoi ressemble une journée type en tant qu’ingénieure intégration mécanique spécialisée moteur militaire ?
Une journée type comporte beaucoup de réunions. Mon rôle au sein du module intégration est de guider les autres bureaux d'études et de coordonner leurs activités. Une part importante de mon travail s’appuie sur la communication entre équipes pour transmettre les informations clés. Par ailleurs, il y a aussi un aspect technique. Nous utilisons des logiciels spécialisés dans la conception mécanique. Nous créons des modèles de dimensionnement pour alimenter les autres bureaux d'études. Ces derniers se concentrent sur des modèles mécaniques plus spécifiques, tandis que nous gérons des représentations globales du module.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
À la suite de mon stage, j'ai adoré travailler sur les avant-projets, mais je me sentais encore peu légitime pour rester dans ce domaine en sortant tout juste d'école. J'ai donc cherché un poste qui me permettrait de développer des compétences en fabrication et en conception industrielle. Le secteur militaire m'intéressait particulièrement, notamment les avions militaires, ce qui a orienté mon choix.
Quelles sont les qualités principales pour exercer dans ce domaine ?
Il faut une bonne organisation pour avoir une vision macro des projets, ainsi qu'une excellente communication, car transmettre correctement les informations est primordial. L'esprit d'analyse et l'esprit critique sont également essentiels pour évaluer les résultats des études de dimensionnement mécanique et comprendre pourquoi ils diffèrent parfois des attentes.
Quel est le plus grand challenge que vous avez rencontré ?
Le plus grand défi a été ma prise de poste. J'ai repris les activités d'un collaborateur partant en retraite, avec seulement deux mois pour assurer la transition. J'ai rapidement été confrontée à des responsabilités importantes, notamment la gestion de la sous-traitance. Ce fut compliqué, car je manquais de recul et de compétences techniques. J'ai commis des erreurs au début, mais cela m'a permis d'apprendre énormément et de m'en sortir.
Auriez-vous un conseil pour les jeunes souhaitant se lancer dans le même secteur que vous ?
Mon conseil principal est de ne rien lâcher et de tout donner pour éviter les regrets. Mon parcours n’a pas été facile, et j’ai dû beaucoup travailler pour arriver là où je suis. Il est également important de s’entourer de personnes expérimentées. Cela m’a énormément aidée, notamment grâce à un mentor qui m’a guidée lors de mes recherches de stages et d’emploi. Aujourd’hui, je suis devenue mentor, je souhaite vraiment les accompagner à mon tour. J’aide déjà des étudiants de l’EPF en relisant leurs CV et lettres de motivation ou en les conseillant sur leurs orientations. Si je peux faire une différence pour eux, j’en suis ravie. Aider mon réseau est une priorité pour moi, et je souhaite continuer dans cette voie. Alors n’hésitez pas à me contacter !
