Interview alumni : Tanguy JOSSE, conducteur de travaux

Interview alumni : Tanguy JOSSE, conducteur de travaux

Dans cette interview, découvrez Tanguy JOSSE, diplômé de l’EPF en 2023 et aujourd’hui conducteur de travaux spécialisé dans la réhabilitation de logements sociaux. Il revient sur son parcours académique, son choix d’orientation vers l’architecture durable, ainsi que sur son quotidien sur les chantiers. À travers son témoignage, il partage avec vous les défis de son métier, les compétences essentielles pour réussir et ses conseils aux étudiants qui souhaiteraient suivre la même voie.

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Tanguy JOSSE, je suis alumni de la promotion 2023 de l'EPF. J’ai effectué trois ans sur le campus de Montpellier avant de choisir la spécialité architecture durable pour mes deux dernières années de spécialisation. À l'issue de cette formation, j'ai réalisé mon stage de fin d'études en conduite de travaux au sein d’Eiffage Construction Amélioration de l'Habitat.

Suite à ce stage, j'ai été embauché en CDI dans cette même branche qui se concentre sur la réhabilitation. Cela fait maintenant un peu plus d'un an et demi que je travaille sur des chantiers.

En quoi consiste votre métier ? 

En tant que conducteur de travaux, je travaille au sein d'une équipe qui peut compter entre deux et cinq conducteurs de travaux. L'objectif est de mener à bien une opération de réhabilitation du début à la fin, ce qui dure en général entre un et deux ans.

Les chantiers peuvent être de 3 natures distinctes. En site vide, en mode opératoire dit “tiroir” dans lequel les habitants sont relogés et enfin en milieu occupé. Ces derniers représentent 60% des chantiers. 

Nous intervenons principalement sur des réhabilitations de logements. Les résidences, construites dans les années 1960-1970, sont remises aux normes thermiques et sécuritaires. Nous gérons l'opération de A à Z, en assurant la gestion des entreprises sous-traitantes, le suivi financier, la logistique, la prévention des risques et la maîtrise des aspects techniques.

Quelles sont vos missions principales sur un chantier ?

Mes principales missions s'articulent autour de plusieurs axes :

  1. L’encadrement des sous-traitants : assurer la gestion contractuelle et le respect des procédures administratives pour garantir un environnement de travail cadré et sécurisé. 

  2. La planification et l'organisation : définir des missions pour les équipes, gérer les plannings et les approvisionnements de matériaux.

  3. La prévention et la sécurité : vérifier le port des équipements de protection individuels et collectifs et mettre en place des modes opératoires pour assurer des conditions de travail sûres.

  4. La gestion financière et administrative : suivre les comptes du chantier, valider des paiements aux sous-traitants.

  5. La résolution de problématiques techniques : s’adapter aux découvertes imprévues sur le terrain, communiquer avec les architectes, bureaux d'études et bailleurs.

Quelles sont les qualités essentielles pour réussir en tant que conducteur de travaux ?

Il y en a plusieurs, tout d’abord avoir un bon relationnel. En effet, la gestion humaine est centrale, notamment dans les réhabilitations en milieu occupé. Il faut être diplomate et pédagogue avec les locataires. Ensuite, nous devons avoir une grande capacité d'adaptation, chaque jour apporte son lot d'imprévus et demande une réflexion rapide pour trouver des solutions techniques et organisationnelles. Finalement, il est nécessaire d’avoir de la rigueur et de l'organisation. C’est essentiel pour conduire la gestion des plannings, budgets et l’avancement des tâches. 

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Durant mon cursus à l'EPF, j'ai exploré différents aspects de la construction, et j'avais une vraie attirance pour le travail de terrain. Je voulais comprendre concrètement comment fonctionnent les chantiers avant d'envisager un travail en bureau d'études. De plus, l'aspect environnemental de la réhabilitation était un critère important pour moi. Contrairement au neuf, qui repose beaucoup sur le béton, la réhabilitation répond à des enjeux actuels et offre des débouchés solides.

Avez-vous un exemple de challenge rencontré sur un chantier ?

Sur mon chantier actuel, nous réalisons la pose d’isolation thermique par l’extérieur.  L'architecte a souhaité conserver certains alignements de linteaux de fenêtres en dernière minute, ce qui nous a challengés à repenser une pièce en aluminium non prévue. Nous avons dû concevoir plusieurs prototypes, en trouvant un équilibre entre esthétique, faisabilité technique et coût. Cela a demandé un travail collaboratif intense avec les sous-traitants et les bureaux d'études, mais voir la solution mise en place sur une tour de 15 étages était une belle satisfaction.

Pourquoi avoir choisi l’EPF pour votre formation ?

En sortant du lycée, je voulais suivre une formation scientifique sans passer par une prépa. L’EPF offrait un bon compromis avec son côté généraliste et ses nombreux stages. Initialement attiré par l’aéronautique, j’ai finalement préféré l’architecture durable, notamment grâce aux matières abordées et aux forums qui nous aidaient à nous orienter.

Auriez-vous un conseil pour les étudiants souhaitant devenir conducteur de travaux ? 

Il faut être curieux ! Il y a un écart important entre la théorie et la pratique. Il faut s’intéresser à de nouvelles techniques et être à l'affût des innovations. Ne pas hésiter à contacter des professionnels sur LinkedIn pour échanger sur leurs expériences. Ces discussions permettent de mieux comprendre les différentes spécialisations et d’affiner ses choix professionnels.

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