Interview alumni : Paul COLLOMB, pilote projet industrialisation

Interview alumni : Paul COLLOMB, pilote projet industrialisation

Dans cette interview, découvrez Paul COLLOMB, un jeune ingénieur de 25 ans, qui partage son parcours académique et professionnel. Diplômé de l'EPF, il a suivi un cursus franco-québécois avant de se spécialiser dans l'industrialisation au sein de l'industrie automobile. Au fil de cet entretien, il revient sur son expérience, ses choix de carrière et les défis qu'il a rencontrés. 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Paul COLLOMB, j'ai 25 ans. J'ai intégré l'EPF en 2018, dans le programme Franco-Québécois. Dans ce cadre, j'ai passé un an à l'Université de Sherbrooke, au Canada, en échange avec d'autres étudiants français.

J'ai ensuite terminé mon cursus à l'EPF en passant par Centrale Supelec, suivi d'une année de spécialisation à l'IFP School. Je voulais initialement m'orienter vers la motorisation dans l'industrie automobile. J'ai réalisé mon alternance dans ce domaine, et j'ai finalement été embauché par la même entreprise, où je travaille aujourd'hui dans l'industrialisation. C'est un domaine assez différent de mes études, qui étaient plutôt axées sur la mécanique, mais cela me permet d'avoir une meilleure compréhension lors de mes interactions avec le bureau d'études.

En quoi consiste votre métier de pilote projet industrialisation ?

Ce métier se situe à mi-chemin entre la gestion de projet et l'aspect technique. Mon rôle est de faire le lien entre le développement du produit et sa production, qui se fait dans notre usine à Metz.

Je suis chargé de suivre le développement et la fabrication de la ligne de production jusqu'à son installation dans l'usine. Il y a une forte dimension d'industrialisation, qui nécessite une bonne compréhension du produit afin de savoir ce qui peut être modifié ou non. La gestion de projet occupe également une place importante, notamment dans la gestion des fournisseurs, qui sont souvent internationaux (Italie, Allemagne, Chine). Le métier inclut donc une grande partie relationnelle et de coordination.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

J'ai toujours voulu travailler dans l'industrie automobile. Tous mes stages ont été réalisés dans ce domaine, avec une orientation initiale vers la mécanique. J'ai eu l'opportunité de découvrir mon entreprise actuelle, emotors, lors d'un stage en 2021. C'est une entreprise récente (créée en 2018) qui conçoit des moteurs électriques pour l'industrie automobile.

Ce qui m'a attiré, c'est de voir l'entreprise évoluer rapidement : en 2021, nous étions 200 employés, aujourd'hui nous sommes plus de 1000. J'ai effectué mon alternance là-bas, puis j'ai été embauché en CDI. Concernant mon poste, j'appréciais déjà la gestion de projet, qui implique de collaborer avec de nombreuses personnes et de multiplier les actions. De plus, j'avais beaucoup de déplacements en usine, ce qui me plaisait car j'aime être sur le terrain. L'orientation vers l'industrialisation s'est faite naturellement, en partie grâce à des opportunités de postes intéressants sur certaines lignes de production.

Quels challenges avez-vous déjà rencontrés dans votre première expérience professionnelle ?

En arrivant dans une nouvelle équipe, le premier challenge est de comprendre comment elle fonctionne : qui sont les interlocuteurs, comment se prennent les décisions, quels sont les processus en place. Cela demande de l'observation et beaucoup d'échanges. Il faut être patient, aller vers les autres et poser des questions pour bien s'intégrer et avancer efficacement.

Quelles sont les qualités nécessaires pour réussir dans ce métier ?

Les qualités essentielles sont surtout humaines :

  • Être motivé, cela aide à progresser et à s'investir.

  • Ne pas avoir peur de se tromper ou de dire qu'on ne sait pas, afin d'apprendre rapidement.

  • Aller vers les autres, échanger et créer des interactions pour enrichir ses connaissances.

Les compétences techniques s'acquièrent avec le temps, principalement par les échanges avec les collègues et l'expérience de terrain.

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier au Canada ?

J'avais envie de changer d'environnement et de m'adapter à une nouvelle culture. Cela m'a permis de découvrir une approche des études différente : au Canada, les cours sont souvent en amphithéâtre et très autonomes, avec une importance accordée au travail personnel.

Le système canadien est aussi plus orienté vers la technique et la pratique, tandis qu'en France, l'approche est plus théorique. J'ai apprécié cette ouverture à une autre façon d'apprendre. De plus, vivre à l'étranger m'a permis de découvrir une nouvelle culture, d'organiser mon quotidien différemment et de voyager, notamment aux États-Unis.

Cette expérience vous sert-elle encore aujourd'hui ?

D'un point de vue technique, pas forcément. Mais humainement, elle m'a beaucoup apporté. Travailler avec des personnes de cultures différentes m'aide dans mon contexte professionnel actuel, particulièrement dans la gestion des fournisseurs internationaux.

Un événement marquant a été la crise du Covid. Pendant cette période, j'étais au Canada pour un stage dans une petite ville de 800 habitants. Quelques jours après mon arrivée, mon stage a été annulé. J'ai dû rapidement trouver une solution : soit un autre stage sur place, soit rentrer en France. Cette situation m'a appris à rebondir face aux imprévus.

Pourquoi avoir choisi l’EPF pour votre formation ? 

J’ai choisi l’EPF principalement pour l’opportunité d’étudier à l’étranger, comme au Canada. Un autre aspect qui m’a attiré est la possibilité d’effectuer la dernière année dans une autre université. De nombreux étudiants saisissent cette opportunité, et cela représente une expérience particulièrement enrichissante. Ce qui m’a marqué, c’est de découvrir une approche pédagogique différente, notamment à Centrale Supelec, qui forme davantage des managers avec une réflexion plus stratégique et orientée vers l’entreprise. L’EPF a su établir un partenariat solide avec Centrale, permettant à une quinzaine d’étudiants chaque année d’effectuer leur dernière année.

Auriez-vous un conseil pour les jeunes qui souhaitent devenir pilotes projet industrialisation ?

Le réseau est essentiel. C'est grâce à lui que l'on trouve des stages et des opportunités professionnelles. Il faut créer et entretenir des relations, que ce soit avec les camarades de promotion, les anciens élèves ou les professionnels rencontrés lors des forums d'entreprise.

Construire un bon réseau permet d'accéder à de nombreuses opportunités, que ce soit pour partir à l'étranger ou démarrer sa carrière. C'est un élément clé à développer dès les études.

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