Interview alumni : Emma JEGOUX, responsable projet chez Veolia.

Dans cette interview, découvrez Emma JEGOUX, ancienne étudiante de l’EPF, qui occupe aujourd'hui le poste de responsable projet pour la réponse aux appels d'offres chez Veolia, dans le domaine du traitement des eaux industrielles. Elle nous partage son parcours, les spécificités de son métier, ainsi que les qualités essentielles pour réussir.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Emma. J'étais en promotion 2020-2021 à l’EPF et aujourd'hui, je travaille en tant que responsable projet pour la réponse des appels d'offres chez Veolia dans le traitement des eaux industrielles.

En quoi consiste le métier de responsable de projet ?

Mon métier consiste à gérer la réponse aux appels d'offres, ce qui implique une gestion de projet. Je dois coordonner les différentes parties prenantes, qu'elles soient techniques avec l'ingénierie et les process, financières, juridiques ou encore liées aux achats. Mon rôle est d'élaborer une offre complète et adaptée aux besoins des industriels ou des municipalités.

Avez-vous une journée type ?

Une journée type comprend beaucoup de réunions, car je travaille sur le scope Europe. Mes interlocuteurs sont dispersés entre l'Italie, l'Espagne, les pays nordiques et d'autres pays d'Europe. Comme il y a peu de collaborateurs directement avec moi au bureau, je passe beaucoup de temps au téléphone.

Lorsqu'on approche d'une remise d'offre, ma journée est organisée autour de points avec les équipes pour s'assurer de l'avancement du projet, de la production de l'offre et de la validation des aspects techniques et contractuels. Ces nombreuses réunions sont productives et font avancer les projets.

Avez-vous un exemple de projet mené ? 

Certains projets sont confidentiels, mais je peux citer un exemple en France, dans le secteur industriel. L'entreprise cliente n'était plus en conformité avec les normes environnementales. Nous avons donc dû leur proposer un système de traitement d'eau leur permettant de respecter la réglementation et, si possible, d'intégrer une solution de REUSE, c'est-à-dire de réutilisation de l'eau dans leur procédé.

Quelles sont les qualités principales à avoir pour bien faire ce métier ?

Il faut être organisé et autonome, car on gère de nombreux aspects en parallèle et on est souvent seul face aux responsabilités. Il faut aussi être créatif pour s'adapter aux besoins spécifiques de chaque projet et être multitâche, car on travaille sur plusieurs fronts à la fois sans être expert d'un seul domaine.

Comment faites-vous pour être à l'aise sur plusieurs sujets ?

Mon parcours m'a aidée à acquérir cette polyvalence. J'ai fait ma cinquième année en alternance dans la gestion des recherches de fuites, ce qui impliquait à la fois de la gestion humaine et de l'analyse de données. Ensuite, j'ai intégré un graduate program chez Veolia qui m'a permis d'explorer différents aspects du métier, notamment la partie contractuelle et la finance. J'ai aussi effectué une mission de six mois en contrôle de gestion, ce qui m'a donné une vision approfondie des enjeux financiers.

En dehors de mon parcours, je me forme en posant beaucoup de questions à mes collègues. Aucune question n'est "bête" si elle permet d'apprendre et d'avancer.

Avez-vous rencontré des challenges particuliers dans votre métier ?

L'un des plus grands challenges est la gestion du temps. Les clients imposent souvent des délais très courts. Parfois, on nous demande une offre en trois jours, voire moins. Il faut donc s'adapter, être efficace et gérer les pics de charge de travail.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Dès le lycée, je savais que je voulais travailler dans le domaine de l'eau. J'ai choisi l'EPF pour son côté généraliste, ce qui m'a permis d'explorer plusieurs aspects avant de me spécialiser. J'ai opté pour la réponse aux offres parce que cela allie dimension internationale, gestion de projet et technique, sans être trop spécialisé dans un seul domaine.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent devenir responsable projet ? 

Il ne faut pas avoir peur de ne pas tout savoir. L'important, c'est d'être curieux, d'aller vers les gens et de poser des questions. Il faut aussi oser sortir de sa zone de confort et accepter des opportunités qui ne sont pas forcément dans la "grille" des métiers attendus. Cela permet de développer ses compétences et de se positionner sur des postes enrichissants.